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Sortie des élèves de 3eA et de 3eD au Mont Valérien (31 mars 2017)

Dans le cadre de l’analyse de la littérature engagée et de l’EPI « Création d’un journal en hommage aux Résistants », nous nous sommes rendus à Suresnes, le 31 mars 2017, afin de visiter le Mont Valérien, haut lieu de mémoire de la Seconde Guerre mondiale. Y furent notamment assassinés les Résistants du groupe Manouchian - auxquels Aragon rend hommage dans un poème intitulé "Strophes pour se souvenir" -, parmi lesquels se trouvait Joseph Epstein, responsable des FTP de la région parisienne, dont le fils, Georges Duffau-Epstein, nous a fait l’honneur de nous accompagner durant cette visite.

Si vous consultez les photos jointes à cet article, vous découvrirez tout d’abord le Mémorial de la France combattante, monument de grès rose des Vosges au centre duquel s’élève une Croix de Lorraine, emblème adopté par la France Libre et le général de Gaulle ; de part et d’autre se trouvent seize hauts-reliefs, symbolisant chacun un aspect du combat mené par la France pendant la Seconde Guerre mondiale ; devant, brûle en permanence une flamme de la Résistance. Après nous avoir accueillis devant le Mémorial (photos 1 à 4), M. Duffau-Epstein a accompli avec nous le « parcours du souvenir » retraçant le chemin effectué par les hommes et les femmes qui allaient être assassinés, de la chapelle jusqu’à la clairière des Fusillés.

Jouxtant la chapelle, un ancien bâtiment des écuries de la garnison du Mont Valérien, aménagé en musée, propose aux visiteurs de nombreux documents retraçant l’histoire de la Résistance et de sa répression : l’Affiche rouge, créée par le régime de Vichy contre le groupe Manouchian (photo 5), la reproduction des dernières lettres écrites par des Résistants à leurs familles, comme celles de Joseph Epstein (photos 6 et 7) ou de Missak Manouchian (photo 8).

La chapelle elle-même, où les condamnés étaient souvent enfermés avant leur exécution, garde sur ses murs leurs derniers messages, souvent des mots d’espoir comme « Vive la France ! ». Ayant fait l’objet d’un aménagement muséographique, elle contient actuellement les poteaux d’exécution qui se trouvaient dans la clairière, rongés par les balles, ainsi que les cercueils qui étaient destinés au transport des cadavres vers différents cimetières de la région parisienne (photos 9 à 11).

Près de cette chapelle se trouve le "Monument en hommage aux fusillés", cloche monumentale sur laquelle sont gravés les noms des mille et dix fusillés identifiés à ce jour. Posée au sol, cette cloche symbolise le silence imposé par les nazis aux personnes qu’ils assassinaient. Une inscription, à la base de la cloche, perpétue la mémoire de tous ceux qui n’ont pas encore été identifiés (photos 12 et 13)...

Après avoir parcouru deux cents mètres, on débouche sur la clairière des Fusillés, où ceux-ci furent assassinés, d’août 1941 à août 1944. Une dalle commémorative, placée en son centre, leur rend actuellement hommage (photo 14). A sa gauche se trouvaient les poteaux d’exécution, retirés par les troupes allemandes juste avant leur reddition, pour ne pas laisser de traces… C’est en ces lieux que Mathys M. (3eD) et Inès N. (3eA) ont lu les dernières lettres de Joseph Epstein à sa femme et à son fils, « Microbe », en présence de celui-ci : merci à eux pour cette lecture habitée, pour cet hommage ainsi rendu. (Aucune photo n’a été prise à ce moment, afin d’en préserver la solennité et le recueillement.)

La visite s’est poursuivie avec la découverte de la crypte du Mémorial, qui abrite les dépouilles de seize militaires et Résistants de tous horizons ayant combattu les nazis : les photos 15 et 16 donnent à voir leurs cénotaphes, autour d’une flamme de la Résistance qui repose elle-même sur une urne contenant les cendres de déportés assassinés dans les camps nazis. Au sortir de la crypte, l’on peut inscrire quelques mots sur le Livre d’or, signé par le Général de Gaulle, bien sûr, mais aussi par des visiteurs « passeurs de mémoire » (photos 17 et 18).

Pour clore notre visite, nous avons réfléchi au sens des seize hauts-reliefs de bronze fixés au mur extérieur du Mont Valérien (photos 19 à 21). Chacun illustre un symbole de la France au combat de 1939 à 1945 : ainsi le bronze « FAFL » représente-t-il la ténacité des Forces Aériennes Françaises Libres, qui ont effectué les liaisons et assuré la poursuite de leurs missions, malgré la menace des rapaces des forces de l’Axe dont les serres se refermaient sur eux (photo 19), tandis que le bronze « Fusillés » figure la lacération des Résistants par les balles du peloton d’exécution.

Nous adressons à nouveau un très grand merci à M. Duffau-Epstein qui, avec beaucoup de gentillesse et de disponibilité, a partagé avec nous ses connaissances historiques, ses réflexions et ses souvenirs personnels.

Merci à vous, Monsieur…

B. Rambaux

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